Le pêcheur d'Hallstatt
Le pêcheur est là. Demain, aujourd’hui, hier. Après-demain aussi, et après-hier, ou avant, mais qu’est-ce que ça peut faire ? Il attend la truite.
La barque ne bouge pas. Pas la peine, il suffit de la regarder. Vous l’observez attentivement et soudain, vous êtes au fond du lac limpide et glacial. Vous levez les yeux pour dévisager les poissons frétillant à l’ombre du pêcheur.
Vous la fixez encore et elle vous emmène plus haut. Vous vous égratignez un peu sur la roche abrupte en vous élevant et arrivez dans le flou mouillé du nuage. Vous regardez le sommet de têtes d’hommes et de truites et de barques qui ne bougent pas.
La ville a bu toute l’eau du lac pour nourrir ses géraniums. Les murs cirés se jettent dans le miroir de truites. Les touristes aiment ça, les fleurs. Les carreaux propres et les jardins multicolores. Ça fait souriant sur les cartes postales gelées.